RDC.Tshisekedi en vedette aux funérailles de Tabu Ley/ Congo News

Etienne Tshisekedi wa Mulumba a créé l’événement aux funérailles de Pascal Tabu Ley, le 8 décembre. Le Palais du peuple s’est vidé de toute la multitude venue rendre un dernier hommage au père de la rumba congolaise pour accompagner le cortège de Tshisekedi jusqu’à sa résidence, rue Pétunias, à Limete.

Ce qui était un moment de commémoration funèbre au départ s’est transformé en une procession en triomphe au candidat n°11 que ses partisans considèrent comme le véritable vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. A son arrivée au Palais du peuple, à 15 heures quart exactement, la foule ne l’a presque pas remarqué suite au dispositif protocolaire organisé de sorte que les véhicules des officiels et personnalités de marque accèdent directement sur le perron pour y débarquer leurs passagers VIP. Pas non plus très remarqué, Albert Moleka qui avait précédé trois quart d’heure auparavant. Il a eu le temps de parler longuement avec la ministre provinciale de la Culture, Thérèse Olenga, placée à la tête du Comité d’organisation des obsèques de Seigneur Ley. Sûrement pour régler les détails liés au protocole. Lorsqu’il entre dans le hall du Palais du peuple, Tshisekedi se dirige droit vers la dépouille que nul n’a eu l’occasion de voir, renfermée dans un cercueil blanc recouvert du drapeau national.

L’émotion l’étreint tellement au moment où il s’incline que son visage pâlit. Tabu Ley, c’est la génération de Tshisekedi. Il a dû danser sa musique dans sa jeunesse qu’il a partagée avec Joseph-Désiré Mobutu à faire les quatre cents coups ensemble. D’ailleurs, ses proches affirment qu’il est un grand admirateur du Seigneur Ley depuis l’époque de l’historique concert de l’Olympia, à Paris, En France. Rochereau avait été le premier Noir à monter sur la tribune de la mythique salle. Les ressorts de son émotion, Tshisekedi les a traduits dans le Livre d’or où il a écrit “Tabu Ley, Tu n’es pas mort, Tu resteras toujours dans le cœur des Congolais”. Ensuite sont venues les civilités d’usage. Salutations à la famille éprouvée avant que Tshisekedi ne prenne trente minutes, entouré de son secrétaire général Bruno Mavungu et Moleka. Certains de la majorité ont eu le courage ou l’élégance d’aller le saluer, comme Modeste Bahati Lukwebo. A la sortie de Tshisekedi, la foule l’attend. Les gens sont venus se masser sur le perron du Palais du peuple pour ne pas rater l’occasion de voir le Sphynx de Limete de plus près. Pour qu’il embarque à bord de sa 4x4 Nissan Pathfinder, ses gardes ont dû lui frayer un passage à force des coudes. Comme il aime bien les bains de foule ce Tshisekedi qui prend le temps de se jucher sur la marche-pied de sa Jeep, un bras appuyé sur le toit et l’autre soulevé en l’air avec le signe V de la victoire.

C’est l’hystérie qui traverse le perron du Palais du peuple jusqu’à la Place du cinquantenaire. Puisqu’il ne fallait pas prêter le flanc à une quelconque récupération, le cortège démarre aussitôt et toute la multitude dans sa suite. La procession prend le boulevard Triomphal, puis Sendwe et enfin le boulevard Lumumba. Près d’une heure pour voir retrouver sa résidence avant que la foule ne se disperse elle-même. Quarante-huit heures auparavant, Tshisekedi avait créé la même ambiance. Cette fois-là, c’était les funérailles du secrétaire national de l’UDPS chargé de la Défense et Sécurité, Albert Kapepa Dunia, pour lesquelles Tshisekedi avait fait le déplacement, en personne, à Monkole, dans la commune de Mont-Ngafula. Tshisekedi a mis deux heures pour traverser le rond-point Ngaba, envahi par la foule.

SAM MBUTA