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SOUDAN DU SUD ET RCA : LE PÉTROLE AU CENTRE DES CONFLITS



*Après l’Est, le Nord de la RDC en ébullition
Encore une fois, la région de l’Afrique centrale est le théâtre de  conflits meurtriers. Le Soudan du Sud et la République Centrafricaine brûlent, faisant oublier pour un temps le drame qui ronge en permanence la partie Est de la RDC. Curieusement, ces deux pays ont une particularité : le pétrole enfoui dans leur sous-sol. C’est autour du contrôle de cette ressource naturelle que se joue le vrai enjeu. L’Afrique centrale étant déjà fragile, il faut craindre un effet domino dans d’autres pays de la région. La résurgence des rebelles ougandais de l’ADF-Nalu en RDC augure de mauvais présage.

Il y a risque d’embrasement dans la région de l’Afrique centrale. Sur la liste des pays fragiles, désormais la RDC n’est plus seule. Des pays, déclarés « stables » il y a quelque temps l’ont finalement rejoint. C’est le cas de la jeune République du Soudan du Sud et de la République Centrafricaine (RCA). 
Le cas du Soudan du Sud est atypique. Né du démantèlement de la République du Soudan, la République du Soudan du Sud a été présentée comme l’exemple d’une paix réussie en Afrique. La RCA est également passée par la même thérapie. Aidé par des puissances occidentales, un nouveau régime a été installé à Bangui, en remplacement de celui dirigé en son temps par François Bozizé. Que se passe-t-il donc dans ces deux pays ?
Le Soudan du Sud et la RCA partagent un point commun. Ces deux pays regorgent, dans leur sous-sol, d’importants gisements de pétrole. Et comme dans bien d’autres conflits dans la région, c’est autour du pétrole  que se déroule le vrai combat. Ce qui ravive le vieux démon qui a toujours rongé la région de l’Afrique centrale.
Ainsi, au commencement des conflits, il y a encore et toujours la gestion des ressources naturelles. La République démocratique du Congo en paie d’ailleurs le prix avec des tensions permanentes qui secouent sa partie orientale. Ce qui confirme, pour la région, cette notion de « malédiction des ressources naturelles ».
Dans les années 1990, la fin de la guerre froide avait laissé espérer dans un premier temps que les conflits armés de l’Afrique allaient s’atténuer en l’absence de vieilles oppositions idéologiques entre les blocs Est et Ouest. Si en Angola et en Sierra Leone, ces conflits se sont résorbés, de nouveaux sont apparus – souvent sous l’étoffe de rébellions ou de guerres interethniques. Avec la bénédiction des puissances politico-financières occidentales. Celles-ci se distinguent par leur inclination à accéder aux ressources naturelles des pays africains par des voies illicites.
La ruée vers le coltan et la cassitérite, entre autres, a attiré tous les maffiosi du monde dans l’Est de la RDC. La découverte du pétrole sur le lac Albert et dans le Graben Albertine a alimenté davantage ces conflits. Des chefs de guerre ont vu le jour, placés à la tête des mouvements armés, dont la seule motivation a été la sécurisation pour le compte de leurs parrains des voies d’accès à ces ressources.
La situation en RDC s’étant relativement apaisée avec la défaite du M23, le Soudan du Sud et la RCA ont pris le relais.

UN SCENARIO IDENTIQUE
Jeune République, indépendante en 2011, le Soudan du Sud vit sa première crise armée depuis son émancipation de la République du Soudan. Comme toujours, c’est avec la bénédiction de grandes puissances mondiales que s’est créé le Soudan du Sud, autour bien évidemment des gisements de pétrole. 
Le scenario est presque le même en RCA. Appuyé par des troupes étrangères, Michel Djotodia est parvenu, à la tête d’une rébellion partie du Nord, à conquérir le pouvoir à Bangui, contraignant ainsi François Bozizé à l’exil. Mais, le temps de répit a été de courte durée. Aujourd’hui, comme au Soudan du Sud où Salva Kiir joue la survie de son pouvoir, en RCA, Michel Djotodia négocie difficilement son maintien à la tête du pays.
Entre ces deux voisins, il y a de fortes similitudes. Car, outre le pétrole qui les unit et les déstabilise aujourd’hui, les régimes de Juba et de Bangui ont été mis en place par la seule et unique volonté de l’Occident. Le Soudan du Sud, créé par une mascarade de référendum populaire, a été une œuvre de l’Occident, particulièrement des Etats-Unis. Le pouvoir de Michel Djotodia est, sur toute la ligne, une œuvre française.
Ce dernier a été aidé par des militaires tchadiens sur ordre de Paris. L’intervention française visait avant tout de freiner la forte progression de l’Afrique du Sud qui s’était clairement rangée derrière l’ex-président Bozizé.  La France voyait d’un mauvais œil le rapprochement entre Bangui et Pretoria.
Il était donc temps, pour Paris, de changer de décor à Bangui. Ce qui sera fait au terme d’une action amorcée depuis le Tchad par la Séléka, une coalition de groupes rebelles.
Malheureusement, la suite des événements a été telle que la France a dû revoir sa copie. Elle s’est trouvée dans l’obligation de diligenter une mission de maintien de la paix pour ramener l’ordre en RCA. Malheureusement, les choses ne se passent pas comme prévu.
Apparemment, les mêmes puissances qui ont installé les régimes aussi bien à Juba qu’à Bangui ont perdu le contrôle de leurs ouailles. Les systèmes mis en place semblent aujourd’hui leur échapper. Dans la région, des pays tels que le Tchad et l’Ouganda qui ont participé à tous les coups tordus semblent s’affranchir de plus en plus de la tutelle de leurs maîtres occidentaux. Un vrai danger que les Etats-Unis au Soudan du Sud, et la France en RCA, ont vite pressenti. Ce qui explique leur forte mobilisation actuelle.
La situation étant plus que jamais explosive aussi bien au Soudan du Sud qu’en RCA, il faut craindre le pire. C’est-à-dire l’embrasement de toute la région de l’Afrique centrale. Dans ce nouveau théâtre des opérations, c’est la RDC qui risque, comme toujours, de payer le plus lourd tribut. Le territoire congolais accueille déjà plus de 50 mille ressortissants centrafricains, civils et militaires. Cet afflux massif rappelle celui de 1994 en provenance du Rwanda.
Le même territoire congolais accueille plus au Nord, dans la Province Orientale, des mouvements des populations sud-soudanaises fuyant les affrontements armés dans leur pays. La RDC se trouve donc dans une mauvaise posture.

SE METTRE AUX AGUETS
A l’Est, la défaite du M23 n’a apporté qu’une accalmie relative. La résurgence des rebelles ougandais de l’ADF-Nalu n’est pas de bon augure. Avec tous les groupes armés qui écument sa partie Est, la RDC devra aussi se faire avec le nouveau front du Nord.  En sera-t-elle capable ? En mesure-t-elle le danger ? Voilà des questions qui devaient, en toute logique, préoccuper au plus haut point les dirigeants de Kinshasa. Mais, apparemment, ce n’est pas le cas. A Kinshasa, l’on se perd encore en conjectures, espérant une « main invisible » pour ramener le calme dans la partie Nord.
La richesse pétrolière au Soudan du Sud et en RCA est un enjeu susceptible d’exacerber la lutte pour le pouvoir dans ces deux pays.
Les risques sont d’autant plus importants vu le contexte tendu dans toute la région, qui regroupe tous les ingrédients d’un cocktail explosif, dont les effets pourraient s’étendre jusqu’à la RDC. La communauté internationale semble être consciente de ces enjeux. A Juba et à Bangui, la mobilisation internationale s’intensifie. L’idée est d’éviter une explosion qui ramène, par contagion, le chaos en RDC.
Pour l’instant, à l’instar de la RDC, le Soudan du Sud et la RCA paient aujourd’hui le prix d’importantes réserves de pétrole enfouies dans leur sous-sol. Est-ce que l’Afrique centrale parviendra à s’affranchir de cette malédiction ? Difficile à prédire.

LE POTENTIEL


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